Encore de nos jours, la société québécoise tend à aborder systématiquement la réalité étudiante à travers le prisme de jeunes fraîchement diplômés du cégep, assis dans une salle de classe du lundi au vendredi, et anxieux de décrocher leur premier diplôme, et, ensuite, leur premier emploi professionnel. Si celle-ci a longtemps prévalu au sein du réseau universitaire québécois, elle ne correspond plus à la réalité des étudiants postsecondaires d’aujourd’hui.
Les chiffres ne mentent pas : au Québec, une proportion de plus en plus importante de la population étudiante est désormais adulte. On parle ici de pères et mères de famille, de travailleurs en réorientation professionnelle ou à la quête de compétences additionnelles pour décrocher la promotion tant espérée, ou encore des individus qui poursuivent leurs études à temps partiel tout en conciliant d’autres engagements. Cette tendance tend à s’accélérer depuis la pandémie, avec l’essor de l’enseignement à distance dans les différents établissements universitaires de la province, ce qui élargit les possibilités offertes aux étudiants.
À l’heure actuelle, l’une des principales préoccupations des étudiants à temps partiel concerne l’accessibilité financière aux études. Étant donné que le programme d’aide financière aux études (AFE) a été réfléchi en fonction d’une réalité maintenant dépassée, ceux-ci, trop souvent, se retrouvent sans soutien financier pourtant essentiel à l’achèvement de leur parcours scolaire.
Entre leurs études, leurs responsabilités familiales, et leur emploi professionnel, ces étudiants ont moins de temps à investir pour faire connaître leur réalité distincte. Leurs enjeux sont moins portés par les associations nationales, car celles-ci doivent représenter les intérêts d’une clientèle étudiante plus traditionnelle. À titre de seule association étudiante composée majoritairement d’étudiants adultes à temps partiel au Québec, l’AÉTÉLUQ souhaite, par ce livre blanc, redonner à ces dizaines de milliers d’étudiants une voix, qui, nous l’espérerons, résonnera jusqu’au gouvernement du Québec.
Le livre blanc que nous vous présentons aujourd’hui a été nourri par de nombreux témoignages et contributions d’une multitude d’acteurs. Au nom de l’AÉTÉLUQ, je tiens à remercier chacun d’entre eux. Je pense ici aux centaines d’étudiants de la TÉLUQ qui ont accepté de partager les défis auxquels ils font face en matière d’aide financière aux études en répondant à notre sondage, ainsi qu’aux nombreux acteurs du réseau universitaire et de la société civile qui ont été rencontrés dans le cadre de la présente démarche, et qui, par leurs points de vue diversifiés, ont permis d’alimenter notre réflexion.
Plus que jamais, nous avons une responsabilité collective de revoir nos politiques d’aide financière aux études au regard de la nouvelle réalité étudiante.
Macia De Oliveira
Présidente
Association étudiante de la Télé-Université