Le Nouvel agenda urbain : le résultat d’un exercice complexe à Habitat III

Dans le cadre du programme de soutien pour la diffusion du savoir étudiant de la TÉLUQ offert par l'AÉTÉLUQ, Sylvain Perron, étudiant libre de premier cycle au programme court en gestion des ressources fauniques, a participé à la conférence international Habitat III. Voici un compte-rendu de sa participation à l'événement. 

Le Nouvel agenda urbain : le résultat d’un exercice complexe à Habitat III

Du 17 au 20 octobre 2016 avait lieu la conférence Habitat III à Quito en Équateur. Celle-ci a lieu tous les 20 ans et a pour objectif de discuter du prochain agenda urbain entre les pays membres de l’ONU.

D’abord, les données amenées sont préoccupantes : d’ici 2050, la population urbaine aura doublé, faisant de l’urbanisation le sujet le plus important à traiter dans les prochaines décennies. Ce déplacement aura évidemment plusieurs impacts : de grande quantité d’interactions humaines, des impacts humains et environnementaux ainsi que des défis en termes de logement, de sécurité alimentaire, de santé et d’emploi, entre autres. Ces difficultés sont d’ailleurs décuplées en raison des impacts des changements climatiques qui ont commencé à se faire sentir dans certaines régions où les inondations et les pénuries d’eau ont fait des ravages. 

Le but de cette conférence internationale était donc d’avoir une vision commune du développement urbain pour faire face à ces défis qui s’annoncent, et ce, en planifiant et en structurant la manière par laquelle sont gérées et gouvernées les villes. Voici ce qui a été retenu * :

  •  « Ne laisser personne derrière : Éradiquer la pauvreté, assurer des droits égaux et d’opportunité ainsi que la diversité culturelle et socio-économique à chacun. Ceci veut également dire une intégration dans l’espace urbain permettant une hausse des conditions de vie, d’éducation, de sécurité alimentaire, de santé et de bien-être ainsi que de sécurité pour tous. Ceci inclut également l’accès aux infrastructures sociales et physiques et à un logement abordable. »
  • « Assurer une économie urbaine durable et inclusive :  Faire la promotion d’emplois décents pour tous ainsi que l’accès à tous aux ressources et aux opportunités. Ceci inclut également la prévention de la spéculation immobilière ainsi que la protection de la terre et la prévention de l’étalement urbain. »
  • « Assurer un environnement durable en faisant la promotion de l’énergie propre et en utilisant de manière durable la terre et les ressources dans le développement urbain : Protéger la biodiversité et les écosystèmes, incluant un mode de vie en santé et en harmonie avec la nature, en promouvant la consommation et la production durable, en construisant des villes résilientes pour réduire les risques de désastres et en s’adaptant aux changements climatiques. »

Ces trois principes seront atteints de cette manière :

  • « En changeant la manière de planifier, financer, développer et gouverner les villes en reconnaissant l’urbanisation durable et le développement territorial comme essentiel à l’atteinte d’un développement durable et d’une prospérité pour tous. »
  • « En reconnaissant le rôle de leader des gouvernements nationaux dans l’implantation de politiques efficaces et inclusives pour un développement urbain durable ainsi qu’une contribution équitable des gouvernements locaux, tout comme la société civile, et ce, de manière transparente. 
  • « En adoptant des approches durables, sensibles à l’âge et aux genres, centrées sur le peuple et intégrées à tous les niveaux dans l’élaboration de politiques, de stratégies et d’actions. »

Bien que vagues, ces principes et ces méthodes d’implantation sont fondamentaux et ont été débattus et adopté à l’unanimité par les membres des Nations unies. Le document se poursuit avec les multiples engagements liés à contrer la pauvreté, à protéger les écosystèmes, à répondre aux besoins en logements abordables et en emplois pour toute la population. En tout, 175 articles évoquant les problématiques, les solutions et les mécanismes de suivi sont expliqués dans le document.

Ce qui est intéressant est que le Canada avait l’une des plus grandes délégations accompagnées du ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social, l’honorable Jean-Yves Duclos. La délégation de la Communauté métropolitaine de Montréal était également bien présente, comptant environ une dizaine de membres accompagnés du président Denis Coderre. Les deux élus ont voulu envoyer un message fort pour que le Nouvel agenda urbain soit implanté dans les villes.

Cependant, un acteur manquait à l’appel : les provinces. En effet, peu de représentants provinciaux étaient présents lors de ce rendez-vous international. Sans l’aide des provinces, je me permets de penser que l’implantation de cet agenda sera ralentie. Néanmoins, je garde espoir pour la suite des choses et j’ose espérer que pour Habitat IV, la situation urbaine aura évolué dans le bon sens.

Pour lire la déclaration adoptée par l’assemblée générale des Nations unies, cliquez ici.

Sylvain Perron, Étudiant à la TELUQ

*Toutes les citations sont des traductions libres de l’auteur du document original. 

 

 

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